Düsseldorf-Köln en vélo
C'est tout un programme!
Ce qui devait à la base être une ballade tranquille faillit se transformer en drame sportif.
Phase I : préparation
Absolument, nous sommes en Allemagne, rien ne se fait à l'arrache (et
un grand tant mieux, que l'exemple s'installe si possible). Tout se
planifie.
Donc, armé d'un plan de Düsseldorf, j'ai planifié la sortie de
Düsseldorf par le plus court chemin vers Cologne. Bien sûr, éviter de
longer le Rhin faisait partie de l'histoire, histoire de gagner une
demi-heure, 10 km et un peu d'energie. Bref, arriver à Düsseldorf
Benrath le plus vite possible, par la voie la plus directe, pour
ensuite longer le fleuve. Vous y comprenez rien, mais c'est pas grave,
l'histoire n'en acquiert que plus de véridicité.
Distance : 37 km par l'autoroute.
Je ne m'inquiétais donc pas, je pourrais faire l'aller-retour en 3
heures maximum. Bon, il pleuvait, super pour les canards, je devais
partir vers 10h, grâce à la pluie je suis parti à 12h20, au moment où
ça s'est calmé.
Phase II : action
Bah oui, faut se bouger un peu, vous êtes dans l'armée maintenant.
Donc départ à 12h20. Direction D'Dorf Benrath. Se diriger vers
Oberbilk, puis tourner à droite vers Benrath sur la Kölner Strasse.
J'avais tout bien préparé comme Mappy. Et bah je me suis trompé de
rue...j'ai pris une avenue trop tôt à gauche, qui ressemblait à la
Kölner Strasse....Au bout d'un km je me suis rendu compte de mon
erreur.
Tiens une rue à gauche, tournons et gagnons la Kölner Strasse.
Ah tiens la rue tourne vers la gauche, pas moyen d'aller vers la
droite...je reviens pratiquement sur mes pas....déjà ça fout la rage,
alors que les kilomètres doivent être avalés le plus vite possible pour
ne pas perdre toute l'après-midi...j'arrive à l'entrée d'un parc. Bon
ok, soit, on va couper par le parc. Bah non, pas moyen de sortir
autrement qu'en revenant au nord, à Oberbilk, à 200 mètres de l'endroit
où j'avais tourné à droite. Tout ça pour rien...en plus comme un
imbécile, je prends à droite dès la sortie du parc, dans une superbe
impasse qui se finit dans une zone industrielle, me faisant
furieusement penser aux coins de RDV dans GTA (et le premier du nom en
plus !).
Bon, j'y suis sur cette Kölner Landstrasse. Tout se passe bien jusqu'au
pont de l'autoroute. Là j'ai le choix : continuer sur l'avenue,
directement vers Benrath, ou bien suivre l'alléchant panneau qui guide
toujours les cyclistes (incontournable, toujours de la même couleur,
même type dans toute l'Allemagne), qui me recommande de passer par là
bas (suivez mon doigt). Alors évidemment, vu que c'est mon jour de
stupidité, je suis connement le panneau, trop confiant dans l'ordre
Allemand. Boufff au bout de 500 mètres, je tombe sur la piste cyclable
qui continue en chemin de terre (de maudis gravillons plutôt). Idéal
pour les VTT, killerpneus pour mon vélo de course. Tant pis, en roulant
doucement (standing ovation pour le timing)...
Finalement la piste continue en béton (armé hahaha on rigole bien),
emprunte une rue, j'arrive dans un quartier digne d'une jolie ville de
campagne. C'est encore Düsseldorf, mais c'est déjà la campagne. Enfin,
le Rhin est là, signe que le chemin est bon et qu'on va bientôt arriver
(enfin) à Benrath.
Vous y avez cru? Bah moi aussi, donc du coup quand j'ai croisé un
panneau indiquant "Benrath durch Rheinweg", j'ai foncé geradeaus, tout
droit. Grande surprise, car je me retrouve en pleine et rase campagne,
chemin entre les arbres, à droite les champs, à gauche les vaches.
Paysage de carte postale, mais tout cela n'est pas rassurant. Encore
moins quand la route prend un virage serré vers la gauche....et ne
semble pas revenir vers la droite....je tombe encore sur un satané
maudis chemin de pierres (oui, là il y avait des pierres, idéales pour
les trekkers, mais apocalypse pneu pour mon vélo). Le bout du monde, et
évidemment il faut continuer, avancer, ne pas s'arrêter. Finalement je
suis arrivé à un terrain équestre, et à une route. Enfin!
Euh non, toujours pas, en fait, vu que la route tournait vers la gauche. Je retournais encore sur mes pas!
Enfin je suis arrivé à un croisement où on pouvait lire, vers la
droite, "Benrath", vers la gauche....."Rhein".....en gros j'ai pris la
route qui longe le Rhin, alors qu'il y en avait une directe...plus tard
je constaterais qu'au lieu de faire 2km, j'ai fait 8km, évidemment de
trop.
Pour le coup j'ai rejoins l'avenue que j'aurais du prendre si j'avais
suivi mon bon sens (et l'avenue au passage, bien sûr). Je suis enfin
arrivé à Benrath (en une heure et demi, ce qui aurait du prendre 20
minutes). Le froid est arrivé, le Rhin a amèné un vent que je
qualifierais de "marin", pour la violence de ses bourrasques. Je
m'assoie, fatigué et un peu déçu. Et là patatra!!!! La mer du Nord se
deverse sur moi! La pluie me pendait au nez, elle m'a bien eu. J'ai
bien envie de reprendre le S-Bahn, de rentrer me mettre sous la couette
au plus vite. Grand moment de circonspection.
L'instinct de Killer fut plus fort, puisque je repars, K-Way sur le dos, Sonata Arctica dans les oreilles pour pédaler plus vite (au rythme de la double pédale, dirait DJ Laba). Finalement le soleil, rayonnant comme le coeur de Titange quand elle me voit arriver avec un cadeau pour elle dans mes mains (c'est pour moi ou le cadeau???? :s), revient, s'installe. J'arrive à Monheim, petit village qui me fait furieusement penser à ces petits villages normands sur la côte. Très tranquille, quelques personnes âgées qui se promènent, ce qui me donne un baume au coeur. Je m'arrête au kiosque, m'achète une côtelette de porc, panée. Un regal, avec les incontournables Brötchen. Je repars le ventre rassuré, continue sur la route pour vélo qui longe le Rhin.
Le reste du trajet aura été agréable, la route étant très jolie et pratiquement tout le temps en beton. J'aurais vu les bords du Rhin de Leverkusen, bien jolis, rien à voir avec l'aspect désolant des usines Bayer, que j'ai du contourner du coup.
Arrivée à Köln, enfin!!! Je n'étais pas au bout de mes peines, il restait 16 km avant d'atteindre la cathédrale...que j'avalais assez vite, arrivant enfin à Deutz, puis au pont de la cathédrale. Arrivé à la gare, je me suis vengé de mon départ digne des plus grandes déroutes militaires ("les chars s'étaient enlisés dans une petite route de campagne, à un kilomètre de la grande route, ce qui fit perdre la bataille au général Dexlimacston, etc...") sur une douzaine de Sushi-Maki. J'adore le gingembre décidement (vous pouvez penser ce que vous voulez de cette affirmation :D).
Distance réelle : 50 km. He beh! Tiens bah je rentre par le train.
Temps utilisé : 3 heures. 1 heure et demi de trop à me paumer comme un débutant....
Bilan : quel post inutile, décidemment!